Le château de Fétan s’inscrit dans la typologie rare des « maisons des champs », ces demeures de villégiature édifiées entre les XVIe et XVIIe siècles par la petite aristocratie urbaine. À la fois lieux de plaisance et d’exploitation, ces châteaux de campagne témoignent d’un art de vivre et d’un rapport au paysage qui mêle utilité et agrément.
Le parc du château, aujourd’hui rattaché à un domaine résidentiel, conserve les traces d’une composition paysagère inspirée du jardin pittoresque, hérité des idées venues d’Angleterre à la fin du XVIIIe siècle. Ici, la nature est mise en scène avec subtilité, dans une esthétique du “retour au naturel” : les grands arbres, véritable ossature du site, en sont les figures principales.
Notre étude a permis de mettre en valeur la richesse botanique du parc, composée notamment de magnolias, de gingko biloba et de cyprès chauves, dont l’introduction pourrait remonter à la proximité de la pépinière du célèbre paysagiste François Treyve, implantée à Trévoux. Ces essences remarquables sont autant de marqueurs historiques que d’atouts pour la reconversion contemporaine du site.
L’analyse a également permis de documenter un vestige paysager singulier : une vaste cuve creusée dans le sol, ancien réceptacle d’un cours d’eau aujourd’hui disparu, encore bordée de cyprès chauves. Cet élément témoigne de l’importance de l’eau dans la lecture du parc et de la diversité des dispositifs hydrauliques autrefois en place.
En révélant la structure historique et les potentiels de reconquête paysagère, cette étude offre un cadre de réflexion pour accompagner l’évolution résidentielle du domaine dans le respect de son identité patrimoniale.